>12. C’est le nombre d’alarmes par heure que les gestionnaires d’installations peuvent soutenir avant qu’une surcharge ne se produise. C’est ironique : Les alarmes existent pour améliorer l’efficacité et la sécurité des bâtiments, mais un nombre suffisant d’entre elles aura l’effet inverse.
Il s’agit également d’un enjeu important. Le flux constant d’alarmes, d’alertes et de messages adressés aux gestionnaires d’installations fait en sorte que des avertissements critiques sont négligés, que le stress augmente et que la fatigue décisionnelle s’installe, ce qui souligne le besoin urgent de stratégies de gestion des alarmes plus efficaces.
Heureusement, des solutions prometteuses émergent grâce à des technologies telles que l’IA et l’IA générative. Ensemble, ces outils peuvent traiter et analyser de vastes ensembles de données afin d’éliminer les alarmes légitimes et de les classer par ordre de priorité, ce qui pourrait réduire considérablement la surcharge subie par les gestionnaires d’installations et se traduire par des bâtiments plus sûrs et plus efficaces.
Qu’est-ce qu’un système d’alarmes efficace?
Avant l’apparition des dispositifs d’IdO et des technologies avancées de gestion des bâtiments, la gestion des installations était essentiellement manuelle, centrée sur les contrôles de routine et la résolution des problèmes visibles. Au fur et à mesure du développement et de l’adoption des technologies de construction, l’accent a été mis sur la sécurité, le confort et la durabilité. C’est ainsi que sont nés les systèmes de gestion des alarmes, qui visent à prévenir les événements ou les problèmes susceptibles d’entraîner des pertes de revenus en déclenchant des alarmes qui incitent à prendre des mesures correctives.
En général, les alarmes signalent un état anormal de l’espace, un écart de performance ou un dysfonctionnement de l’équipement. Elles peuvent être classées en trois catégories – critique (la plus importante), avertissement (à vérifier à un moment donné) et informative (à noter) – et, selon la norme ANSI/ISA-18.2, elles nécessitent généralement une action pour remédier au problème. Si elles ne sont pas prises en compte, ces questions peuvent entraîner des problèmes beaucoup plus importants.
Un bon système d’alarme garantit que les alarmes sont pertinentes, uniques (pas de doublons), opportunes, hiérarchisées, faciles à comprendre, diagnostiques (c’est-à-dire qu’elles identifient un problème) et consultatives (c’est-à-dire qu’elles suggèrent une action à entreprendre). Toutefois, si ces paramètres ne sont pas mis en place, les problèmes de gestion des alarmes peuvent commencer à apparaître et à se multiplier, entraînant un risque opérationnel accru.
Tirer la sonnette d’alarme : Les conséquences des systèmes d’alarme inefficaces
Le plus grand défi de ces systèmes est peut-être qu’ils sont généralement basés sur des règles qui, bien que correctes au moment de la mise en service d’un bâtiment, ne s’adaptent pas toujours bien aux changements qui surviennent dans le bâtiment au fil du temps.
Cela souligne le besoin critique d’adaptabilité et de réévaluation permanente. Au fur et à mesure que les bâtiments évoluent et que les exigences opérationnelles changent, la nature statique des protocoles d’alarme initiale peut devenir un handicap plutôt qu’une protection. C’est pourquoi la prochaine étape de l’évolution de la gestion des installations ne consiste pas simplement à déployer davantage d’alarmes, mais à les affiner stratégiquement et à les classer par ordre de priorité afin de s’assurer qu’elles restent pertinentes et exploitables. Cela nécessite une approche nuancée qui concilie les intentions initiales des systèmes d’alarme avec les réalités dynamiques de l’exploitation moderne des installations.
Cependant, il y a souvent un problème avec le processus de classification lui-même. L’inclusion des alarmes comme fonction par défaut dans tous les systèmes de contrôle automatique de bâtiments (SCAB) signifie que leur déploiement manque souvent d’une réflexion approfondie – et l’absence de planification stratégique concernant l’objectif de chaque alarme et son utilité réelle peut se traduire par un grand nombre d’alarmes inefficaces. Il en résulte une surcharge, des alarmes intempestives et une fatigue des alarmes, qui empêchent les opérateurs de distinguer les alertes critiques des faux positifs et de hiérarchiser efficacement les priorités.
Il n’est donc pas étonnant de voir si souvent des systèmes de contrôle automatique de bâtiments (SCAB) avec des centaines, voire des milliers, d’alarmes non reconnues.
Définir une stratégie de réponse aux alarmes critiques
La première étape pour prévenir ces problèmes et s’assurer que les alarmes restent efficaces est de travailler avec les fournisseurs pour revoir et mettre à jour les règles d’alarme, les dérogations et les paramètres. Cet effort de collaboration permet de maintenir la pertinence du système de gestion des alarmes par rapport aux besoins opérationnels actuels du bâtiment. De plus, l’adaptation du processus de gestion des alarmes aux priorités uniques de l’équipe et de l’organisation peut également contribuer à rationaliser les opérations et à réduire la fatigue liée aux alarmes.
Ensuite, il convient d’envisager l’intégration des alarmes critiques directement dans les systèmes informatisés de gestion de l’entretien (SIGE), qui sont conçus pour garantir le déclenchement d’actions immédiates en cas d’alarmes importantes. Des examens réguliers avec les fournisseurs pour identifier et supprimer les alarmes intempestives peuvent réduire davantage les alertes inutiles, ce qui permet aux gestionnaires d’installations de se concentrer sur les problèmes réellement critiques.
Exploiter l’IA pour lutter contre la surcharge d’alarmes
C’est là que la technologie de l’intelligence artificielle offre une solution prometteuse. L’IA peut rapidement passer au crible les immenses volumes de données générés par les systèmes de contrôle automatique de bâtiments (SCAB), en identifiant les schémas et les anomalies que les humains pourraient manquer. De plus, elle peut classer les alarmes par ordre de priorité en fonction de leur gravité et de leur urgence. Cette approche rationalise la gestion des alarmes, ce qui permet de réagir plus rapidement aux problèmes importants et d’améliorer l’efficacité opérationnelle et la prise de décision.
En déployant des solutions d’IA, les gestionnaires d’installations peuvent réduire de manière significative le nombre d’alarmes non critiques, en veillant à ce que seules les alarmes pertinentes soient prises en compte. Cette précision dans le filtrage permet d’éviter que les alertes critiques ne se perdent dans le tumulte, ce qui réduit le risque de négliger des alarmes importantes.
Un autre avantage important de l’intégration de l’IA dans les alarmes est sa capacité d’analyse prédictive. En surveillant en permanence les données provenant des différents capteurs et systèmes d’une installation, l’IA peut prédire les problèmes potentiels avant qu’ils ne se transforment en alarmes critiques. Cette approche proactive permet aux gestionnaires d’installations de traiter les problèmes de manière préventive et, dans certains cas, d’éviter complètement les alarmes.
GML : Améliorer la compréhension et la réponse aux alarmes grâce aux GML
Les GML ou grands modèles de langage (des outils d’apprentissage automatique comme ChatGPT qui reconnaissent et recréent le langage humain à l’aide de réseaux neuronaux profonds) peuvent aller plus loin en identifiant les alarmes critiques et en fournissant une analyse contextuelle en temps réel et des informations exploitables. En fait, l’intégration de l’IA aux GML est sur le point de révolutionner la façon dont les gestionnaires d’installations reçoivent les alarmes, y répondent et les visualisent.
Aujourd’hui, une grande partie de la journée d’un gestionnaire d’installations consiste à vérifier le journal des alarmes et à filtrer les alarmes en fonction de son expérience, puis à dépanner en suivant les tendances des points de données de l’équipement, en remplissant des ordres de travail et en contactant les fournisseurs. Les assistants virtuels aux opérations de bâtiment basés sur le GML réduiront considérablement le temps consacré à ces tâches. Accessible via un ordinateur portable, une tablette ou un téléphone portable, les gestionnaires d’installations pourront bénéficier d’une assistance instantanée, leur permettant de :
- Visualiser et partager rapidement des visuels personnalisés et précis des données de leur bâtiment;
- Comparer les performances d’un portefeuille en fonction de paramètres critiques tels que les tendances énergétiques, les émissions, les besoins de maintenance et les calendriers;
- Automatiser les tâches simples de gestion des bâtiments;
- Garder une longueur d’avance grâce à des alertes proactives sur les pannes d’équipement, les problèmes de points de consigne et les objectifs de réduction d’énergie atteints.
Mais l’aspect le plus impressionnant de ces modèles est peut-être qu’ils seront capables d’interpréter correctement la signification d’une alarme dans un contexte opérationnel plus large, en proposant des recommandations de stratégies de réponse basées sur des événements historiques similaires. Cette capacité permettra aux gestionnaires d’installations de prendre des décisions plus rapides et mieux informées, en donnant la priorité aux actions qui préservent la sécurité et l’efficacité de l’installation.
Il est important de noter que les grands modèles de langage permettront également de créer des systèmes personnalisés de gestion des alarmes. En s’inspirant des préférences et des modes de réaction de chaque responsable, ces systèmes peuvent adapter les alarmes aux besoins opérationnels spécifiques, réduisant ainsi la probabilité d’une lassitude à l’égard des alarmes. Cette approche garantit que les gestionnaires d’installations reçoivent les notifications d’une manière qui s’aligne sur leur flux de travail, ce qui améliore encore l’efficacité globale de leur gestion.
Ne soyez pas l’alarmé : Perspectives futures pour une meilleure gestion des installations
Bien entendu, le domaine de l’IA progresse rapidement, ce qui ouvre des perspectives intéressantes pour des systèmes de gestion d’alarme et de gestion des installations encore plus intelligents. Ces progrès anticipés, s’ils sont réalisés correctement, pourraient conduire à une réduction spectaculaire des fausses alarmes et à des actions correctives autonomes. Cela permettrait de réduire la surcharge d’alarmes tout en améliorant l’efficacité opérationnelle et les temps de réponse et en rationalisant les processus décisionnels des gestionnaires d’installations – transformant les alarmes de sources réactives de stress en outils proactifs d’autonomisation.
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