Les parties prenantes de tous les secteurs investissent massivement dans le développement durable. C’est particulièrement vrai dans le secteur de l’immobilier, où des réglementations de plus en plus strictes et la demande croissante des parties prenantes incitent les propriétaires de bâtiments et les investisseurs à se concentrer sur la conception et la rénovation de bâtiments respectueux de l’environnement. Cela a conduit à une augmentation significative de la valeur des bâtiments verts et à une dévaluation conséquente de ceux qui sont en retard par rapport à la courbe de durabilité.
Mais les avantages de l’écologisation de votre bâtiment ne se limitent pas à une évaluation plus élevée. Elle accroît également la satisfaction des occupants et réduit la consommation d’énergie, ce qui diminue les coûts d’exploitation et de maintenance et, surtout, les émissions.
En fait, la réduction des émissions a été la force motrice d’une série de réglementations sur les émissions visant les bâtiments au cours des dernières années. Elle a également joué un rôle majeur dans la demande des consommateurs, des investisseurs et des locataires pour des bâtiments qui contribuent à atténuer les effets du changement climatique en consommant moins de ressources, en produisant moins de déchets et en émettant moins de gaz à effet de serre.
Au fur et à mesure que des politiques et des lois (telles que la loi locale 97 de la ville de New York) sont introduites pour refléter la nécessité de réduire les émissions de GES, de plus en plus de bâtiments sont tenus d’obtenir des certifications. Il en résulte un fossé vert et brun entre les propriétaires qui rénovent leurs bâtiments, les mettent aux normes et augmentent leur valeur (une « prime verte »), et ceux qui ne le font pas risquent de se retrouver avec de lourdes amendes et des actifs abandonnés en raison de taux d’inoccupation plus élevés, d’une croissance locative plus faible et d’une baisse des prix de location (c’est-à-dire une « décote brune »).
Qu’est-ce qu’une prime verte?Le terme « prime verte » fait référence à la valeur ajoutée attachée aux bâtiments durables. Conçus et construits dans le respect de l’environnement, ces bâtiments présentent des caractéristiques telles qu’un éclairage efficace, des systèmes de CVC optimisés, des toits verts et des systèmes de récupération des eaux de pluie. |
L’inaction de certains propriétaires de bâtiments qui ne font pas l’effort de répondre aux exigences de la certification peut, en partie, être due à la complexité et à la lourdeur des processus de certification. Elle peut également être attribuée au coût de la modernisation ou de la conception et de la construction d’un bâtiment écologique à partir de zéro (qui peut coûter environ 10 % de plus que les bâtiments conventionnels). Ce que beaucoup négligent, cependant, ce sont les avantages à long terme de posséder un bâtiment qui non seulement vaut 19 % de plus du fait de son statut de bâtiment certifié écologique, mais coûte environ 20 % de moins à entretenir, utilise 25 % d’énergie en moins, et consomme 11 % d’eau en moins.
En effet, les bâtiments durables sont généralement dotés de dispositifs à haut rendement énergétique, tels que l’éclairage à DEL, les systèmes intelligents de contrôle de l’eau, les panneaux solaires, les thermostats intelligents et les systèmes de CVC alimentés par l’IA, qui peuvent tous réduire de manière significative les factures d’énergie d’un bâtiment ainsi que les dépenses d’exploitation et les coûts d’entretien. En fait, une analyse a révélé qu’entre 2015 et 2018, les bâtiments certifiés LEED (Leadership in Energy and Environmental Design) ont permis d’économiser 1,2 milliard USD en énergie, 715,3 millions USD en maintenance, 149,5 millions USD en eau et 54,2 millions USD en déchets.
Une étude distincte a révélé que les dépenses d’exploitation des bâtiments certifiés LEED étaient inférieures de 7,43 % par mètre carré, ce qui constitue un atout considérable pour les propriétaires immobiliers, en particulier dans un contexte de crise énergétique. Tout cela se traduit non seulement par une réduction des répercussions sur l’environnement, mais aussi par un meilleur rendement du capital investi pour les propriétaires et les investisseurs.
Ce rendement du capital investi a un effet d’entraînement sur la valeur d’un bien immobilier qui, pour les bâtiments certifiés BREEAM ou LEED à Londres, est supérieure d’un quart à celle de leurs homologues moins durables. En fait, comme les acteurs de l’immobilier sont confrontés à des réglementations de plus en plus strictes, telles que le règlement sur la divulgation de la finance durable (qui exige des investisseurs immobiliers européens une plus grande transparence de leurs portefeuilles), les attentes en matière d’efficacité énergétique commencent à changer. Les dispositifs d’économie d’énergie tels que le triple vitrage, les systèmes de chauffage et de refroidissement optimisés, etc., commencent à être considérés comme la norme, et les bâtiments qui ne répondent pas à ces attentes voient la valeur de leurs propriétés chuter.
L’attrait des bâtiments écologiques s’explique également par les loyers plus élevés qu’ils permettent de percevoir. La recherche montre que les primes de loyer significatives liées aux bâtiments certifiés écologiques ne se produisent pas seulement à Londres, mais s’étendent aux États-Unis, en Asie, et à travers l’Europe également. Une étude portant sur des immeubles de bureaux certifiés BREEAM, LEED, DGNB, HQE ou WELL dans 15 villes de 12 pays européens a révélé que les immeubles certifiés présentaient une prime locative moyenne comprise entre 13 % et 28 % sur cinq ans, ce qui prouve que les locataires sont prêts à payer beaucoup plus cher pour des immeubles durables.
Loyer certifié comparé au loyer non certifié
Une autre raison majeure pour laquelle les locataires déboursent des sommes plus importantes pour des bâtiments plus écologiques est la satisfaction des occupants. Les occupants exigent de plus en plus des espaces de travail conformes à leurs priorités environnementales. En fait, selon JLL, près de 80 % des organisations interrogées ont déclaré qu’elles pensaient que leurs employés s’attendaient de plus en plus à ce que leur lieu de travail ait des répercussions positives sur l’environnement.
Mais les bâtiments durables ne sont pas seulement bons pour la planète, ils sont aussi bons pour la santé des occupants. Il a été démontré que les bâtiments écologiques présentent souvent une meilleure qualité de l’air intérieur, ce qui peut conduire à une réduction des maladies et à une augmentation de la productivité. L’amélioration de l’isolation et de la ventilation peut également contribuer à créer un environnement plus confortable, ce qui se traduit par des occupants plus heureux et une réduction des taux de rotation – autant de raisons supplémentaires d’investir dans des bâtiments durables.
Bien entendu, compte tenu des perspectives économiques et géopolitiques mondiales actuelles, il est facile de comprendre pourquoi de nombreuses entreprises et propriétaires immobiliers se concentrent sur la maîtrise des coûts à court terme au lieu de chercher à investir dans des bâtiments écologiques. Cependant, les risques de leur inaction augmentent perpétuellement à mesure que de nouvelles réglementations sur les émissions sont adoptées et que la demande de bâtiments écologiques continue d’augmenter.
Ceux qui résistent à la transition vers des bâtiments durables passent à côté d’avantages tels que des loyers plus élevés, des coûts énergétiques plus faibles, une plus grande satisfaction des occupants et une plus grande valorisation des bâtiments. Plus important encore, ils laissent passer l’occasion de réduire les répercussions de l’une des sources d’émissions les plus importantes dans le monde : les bâtiments.